Prise de ris automatique depuis le cockpit :

 

 

 

 

À condition d'avoir préalablement équipé sa bôme, c'est une opération très facile, qui procure un surcroît de sécurité apréciable. En effet, quand les conditions se dégradent, on est plus en sécurité dans le cockpit qu'au pied du mât, certains navigateurs que nous admirions tous en on fait la triste démonstration. C'est tellement facile qu'on ne repousse plus le moment où l'on doit réduire, surtout en solitaire, ou faux solitaire, ce qui est mon cas.

J'ai essayé le système à 2 bosses par ris, ça fonctionne très bien, mais c'est un peu lent et pas mal "pagayous" avec toute cette ficelle qui revient dans le cockpit, et ne demande qu'à faire des perruques. Et puis, c'est toujours un peu la loterie pour choisir entre les 6 bosses celle que l'on doit tirer !

Vous aurez compris que je suis partisan inconditionnel du système à une seule bosse par ris, dit "en rideau", que je vais vous présenter...

 

Tout d'abord, le shéma de principe pour un ris.

La bosse de ris verte part du pontet fixe sur la bôme, passe par une poulie ou un œillet de ris sur la chute de GV, revient à la poulie en bout de bôme, chemine à l'intérieur de celle-ci, puis remonte vers la poulie de ris d'amure, redescend le long du mât vers les poulies de pied de mât et repart vers le coinceur et le winch dans le cockpit.

Ce long trajet tortueux engendre beaucoup de frottements, il faudra donc soigner le montage afin de les réduire au minimum. Du pontet fixe à la poulie du point d'amure de la bôme, la bosse suit le trajet normal d'une bosse de point d'écoute, pas de problème si le montage d'origine est bien fait.

C'est au niveau de la poulie de point d'amure dans la bôme que les choses se compliquent.

En effet, le trajet normal voudrait que la bosse descende vers la poulie ou le winch de pied de mât, mais nous allons la renvoyer vers le haut, vers la poulie de point d'amure de ris de la GV. Certaines ferrures de bômes rondes ou rectangulaires acceptent de faire une rotation de 180° en faisant sauter quelques rivets pops mais la plupart (bômes plus ou moins trapézoïdales comme la mienne de chez ZSpars) ne peuvent pas. Il faudra donc percer vers le haut en prennant garde de ne pas altérer la solidité structurelle, et même quelques fois (ce fut mon cas) déplacer l'axe des poulies. Sur la photo du haut, on voit les 3 bosses qui sortent de la ferrure vers le haut, par des trous que j'ai percé.
L'autre petite modif à faire est d'obturer la lumière d'introduction des coulisseaux de manière à ce qu'ils aillent s'empiler le plus bas possible. Deux simples plaques d'alu tenues par 2 vis ont rendu la goupille inutile (mais je la conserve par sécurité !). On voit ici qu'au troisième ris (bosse rouge) l'empilement de coulisseaux + chariot de latte n'est pas monstrueux. Je crois qu'il y a trois coulisseaux et un chariot.

La manœuvre :

Comme je l'ai dit, le trajet de la bosse engendre beaucoup de frottements, et il ne faut pas espérer descendre la voile sur les deux points, amure et écoute simultanément, comme à la parade ! Il faudra faire un point après l'autre, et contrairement au ris classique, on va commencer par le point d'écoute. En suivant pas à pas le déroulement que j'indique, les choses doivent se passer très facilement, et le ris être pris en une à deux minutes maximum.

1 : Après être venu au près, choquer complètement l'écoute et le hâle-bas, puis reprendre la bosse de ris jusqu'à amener l'œillet de ris contre la bôme, sans relacher la drisse de GV. La voile ne doit pas descendre, c'est la bôme qui remonte. 2 : Quand on estime que le point d'écoute est assez étarqué, on relache progressivement la drisse de GV tout en reprenant fermement la bosse de ris, pour faire descendre le point d'amure.
3 : Lorsque le point d'amure est descendu, la bôme est revenue à l'horizontale, il suffit d'étarquer à nouveau la drisse et le tour est joué ! 4 : On peut border la voile et reprendre le hâle-bas, et faire route. On a maintenant tout loisir de règler la balancine, de reprendre tout le mou excédentaire des autres bosses de ris pour qu'elles s'emmêlent pas, et de les lover proprement

Pour les besoins de visibilité des photos, j'avais bien détendu les lazzy-jack. En configuration normale, la voile s'affale proprement au fond du lazzy-bag sans qu'il soit trop besoin d'intervenir.

On peut voir sur les photos suivantes que la grande longueur des bosses induite par ce système n'est pas trop gênante, ni esthétiquement ni fonctionnellement, quand les ris sont relachés, que ce soit sur la chute ou le long du mât ; la seule chose qui pendouille est la balancine que je n'ai pas encore reréglée !