Démâtage pour personne seule... :
J'avais quelques travaux à faire en haut du mât, du style changer un ampoule, remplacer le réflecteur radar, lubrifier les réas, et contrôler l'état du haubanage. Comme je n'ai généralement personne pour me hisser et m'assurer, je descend le mât pour travailler tranquillement au sol.
À condition que le mât soit monté sur jumelles et que les axes de ridoirs de haubans et l'axe de pied de mât soient (à peu près) alignés, c'est une opération très facile, même en solitaire. Cela bien sûr pour des mâts de taille raisonnable ! Le mien fait 11 m. il est d'une section respectable (catamaran) et donc d'un poids non négligeable. Néanmoins, j'arrive à le manipuler aisément tout seul, tout au moins pour le baisser et le relever. Les manutentions à terre demandent évidemment deux personnes pour soulever le mât.
Contrairement à ce qui se pratique pour les petits dériveurs, le mât se bascule vers l'avant, car on va utiliser la bôme comme chèvre.
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Sur cette première photo, on peut voir que les axes des ridoirs de haubans et l'axe du pied de mât sont à peu près dans l'alignement grossièrement matérialisé par le trait blanc. Les bas-haubans sont fixés plus bas que le pivot de mât et se détendront naturellement au fur et à mesure que le mat va descendre.
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On remarquera aussi les pontets soudés à la cadène qui permettent de passer le bout bleu qui sert à empêcher la bôme de pivoter, c'est indispensable. Ce bout est repris sur les winches de génois pour ajuster au mieux la tension. Pour cette occasion, la balancine est doublée par drisse de GV. |
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La drisse de spi remplace l'étai qui est démonté et l'enrouleur est ramené le long du bateau au niveau du mât. Les haubans sont légèrement détendus. | Après démontage des pataras, il suffit de laisser filer l'écoute de GV pour que le mât descende tout seul, après l'avoir un peu aidé en tirant sur la drisse de spi. |
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Mais j'ai fait une petite erreur : je ne suis pas souvenu que l'écoute de GV n'était pas assez longue pour descendre complètement le mât. Je suis donc obligé de le remonter pour rallonger mon palan. | J'ai donc rajouté un autre palan, ce qui m'a permis de descendre complètement le mât qui repose maintenant sur le balcon avant. On voit bien le bout bleu qui maintient la bôme bien dans l'axe du mât, c'est le seul point qu'il faut surveiller. |
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Le mât est maintenant tout à fait accessible pour travailler dessus, j'en profite pour lubrifier tout ce qui peut l'être ! | En descendant du bateau, on peut aller tranquillement travailler sur la tête de mât qui se trouve à peu près à hauteur des yeux. |
Pour remonter le mât, c'est tout simplement l'opération inverse. Toutefois, étant partisan du moindre effort, je prends l'écoute de GV sur un winch pour remonter le mât de l'horizontale à 50° ou 60°, passé ce stade on y arrive sans effort à la main. Si il s'était agi d'un démâtage complet, il faudrait une personne à chaque extrémité du mât pour le manipuler, après avoir enlevé la bôme et l'axe de pied de mât. Cette opération est parfaitement réalisable sur tout bateau dont le pied de mât est pourvu de jumelles. Si les axes de ridoirs n'ont pas été prévus pour ça, ils se retrouveront certainement plus bas que l'axe du pied de mât et les haubans se détendront naturellement à la descente. Il suffira de prévoir des bouts capelés au niveau des barres de flèche et repris sur les cadènes ou les rails de fargue pour guider le mât en réglant leur tension, de la manière dont je procède pour la bôme.
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